Temps parisien

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Paris n’est pas une ville qui me correspond vraiment. Je m’y sens bien car une grande partie des gens que j’aime y vit. Mais je m’y sens aussi assez étrangère et insignifiante. J’ai l’impression que nous sommes tous des étrangers les uns pour les autres dans la capitale. Nous sommes tous de passage. Pas fixes. Tout va vite, nous n’avons même plus le temps de nous regarder, ni de nous écouter.

 

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C’est pour cela que je prends vraiment le temps de me fixer lorsque je vois mes amis. Là, enfin, pour quelques heures, je me pose et je les regarde, les écoute. Eux, ceux que j’aime.

Et ces inconnus. J’aime me poser à la terrasse d’un café – seule ou entre amis – et m’accorder une pause dans le temps pour observer tous ces gens courir, s’énerver au volant, sur leur vélo ou s’engouffrer dans le métro en espérant attraper le premier train qui arrivera.

 

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J’imagine la vie de certains individus. Je me demande s’ils sont amoureux. Je me demande pourquoi ils courent dans cette direction, pour rejoindre quelle personne. Le temps passe vraiment très vite à Paris, et je crois que ce n’est pas toujours une bonne chose. Il faut savoir savourer le temps qui passe. C’est pour cette raison que j’apprécie rentrer dans ma campagne picarde, admirer le vaste paysage à travers la fenêtre, voir autre chose que des immeubles et entendre autre chose que des klaxons. Écouter le silence. C’est difficile de trouver le silence à Paris – sauf s’il est quatre heures du matin et que vous êtes perdus dans une rue déserte du quinzième arrondissement. Ça, c’est une expérience que je vous conseille de vivre. Paris la nuit: ce Paris silencieux, moins agressif, vide.

On l’entendrait presque respirer.

 

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Crédits: Lamour Jonathan

 

Néanmoins, j’aime Paris pour sa vie, son activité et ses points de rencontre. On a tous attendu quelqu’un sur un des quais de la gare du Nord ou donné rendez-vous pour « boire un verre à République ». C’est ça aussi que j’aime dans Paris, c’est sa familiarité. On s’y sent comme chez soi. Et on y est à la fois totalement insignifiant.

C’est le paradoxe parisien.

 

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J’aime Paris pour ses parcs, ses petites boutiques peu fréquentées, ses cafés chaleureux, ou encore ses musées oubliés au fond de cours discrètes. Pour les personnes que je rencontre, aime et côtoie.

 

 

Mais je ne resterais pas longtemps dans la capitale. Je ne veux plus me sentir seulement de passage alors que je suis censée me sentir chez moi où je vis. Ce n’est pas gênant de se sentir seulement de passage lorsque l’on visite une ville ou un pays que l’on ne connaît pas. Mais se sentir étranger dans son lieu de vie, c’est étrange.

Malgré ce sentiment, ces derniers mois ont été très riches en amitié, en rencontres, en surprises, en fous rires, en amour, en retrouvailles, en joie.

 

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Et pour ça, merci Paris.

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