L’immensité

J’ai toujours été fascinée par ce qui nous dépasse et que nous cherchons en vain à comprendre – comme l’immensité qui caractérise le monde dans lequel nous vivons. C’est pour cela que je me suis toujours sentie à ma place en bord de mer : cet horizon qui s’étend devant nos yeux et qu’il est impossible de concevoir dans sa totalité. On se sent tellement insignifiant face à ce genre de paysages.

C’est en partant pour une semaine de randonnée dans la vallée de Chamonix, l’été dernier, que je me suis rendue compte que la montagne me procurait le même effet. On se retrouve au cœur de cette vallée, les yeux rivés vers le ciel en essayant de se représenter la distance qui nous sépare du sommet de ces montagnes. On aperçoit les parapentes partir depuis ces hauts sommets et on se demande comment ils nous perçoivent de là-haut.

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Crédits: Lemoine Marc

 

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Notre première randonnée a pour destination le Lac Blanc qui se situe à plus de 2300 mètres d’altitude. Il est assez tôt et le brouillard matinal couvre encore une grande partie du sentier sur lequel nous marchons munis de nos imposants sacs à dos. Au bout de quelques pas, l’altitude commence à se faire ressentir lorsque je sens mon souffle devenir court. Puis, mon corps s’habitue et je trouve un rythme raisonnable.

 

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Fin de matinée, nous faisons une halte au bord d’un petit lac fleuri. Le soleil est avec nous et nous traversons littéralement des nuages.

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Encore quelques pas et nous atteignons enfin le but de notre journée: le Lac Blanc. Le soleil est au zénith et nous grimpons sur des rochers afin d’avoir le plus beau panorama pour déjeuner. C’est le Mont-Blanc et la langue du glacier des Bossons qui s’offrent à nous.

 

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J’ai aussi eu l’opportunité, durant mon séjour, de marcher sur un glacier, de survoler la Vallée blanche – qui fait le lien entre la France et l’Italie par les montagnes – afin d’admirer les profondes crevasses, et même d’assister à l’éboulement d’une partie d’un glacier alors que je traversais la moraine d’un sentier suisse. C’est la montagne qui se pare d’un manteau blanc et glacé.

 

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Marcher la journée au cœur des montagnes est une chose, y passer la nuit en est une autre. On éprouve d’autres sensations que la journée – le silence est encore plus fort. Pendant mon séjour j’ai pu faire l’expérience de passer une nuit dans un refuge. Il s’agit du refuge Albert Ier qui se situe à plus de 2700 mètres d’altitude. On l’aperçoit au loin et on se rend compte qu’il nous faudra plusieurs heures avant de l’atteindre. On dépasse un troupeau de vaches suisses, on doit franchir des passages difficiles – avec, parfois, le vide sous nos pieds et une simple barre en fer pour nous tenir -, on avance au son des cris de marmottes. Une dernière côte à gravir et nous voilà soulagés de pouvoir enfin nous poser jusqu’au lendemain. On partage un repas avec des inconnus – chacun de nous parlant une langue différente et essayant de se faire comprendre par des regards et des gestes universels. Je ne me suis jamais sentie autant hors du temps que pendant cette soirée et nuit dans le refuge. Je me trouve là, à presque 3000 mètres d’altitude, à regarder, seule, le soleil se cacher derrière les montagnes.

 

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La différence entre la mer et la montagne, c’est qu’à la mer nous avons constamment les yeux rivés sur l’horizon. Face à un paysage de montagne, nous avons toujours les yeux levés au ciel. Ce ciel qui nous offre un spectacle toujours inédit.

 

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La montagne, cette éternelle oeuvre d’art. Ce perpétuel tableau.

 

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Merci à mon père de m’avoir offert mes plus beaux clichés.

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